L'homme n'est nulle part aussi présent que dans son visage. C'est pourquoi l'humanité s'est toujours efforcée d'en décrypter le mystère et de le fixer en image. La grande histoire du visage qu'entreprend ici Hans Belting, la première du genre, est un voyage à travers l'histoire de la civilisation européenne.
Cette histoire montre la course éperdue des images, leurs tentatives sans cesse renouvelées pour capturer le visage animé et leur échec permanent à le saisir comme Moi humain. Lorsque l'homme paraît sur un tableau, c'est toujours le visage qui en occupe le centre. En même temps, ce visage, dans son caractère vivant, se dérobe à toutes les tentatives de le fixer en image.
La vie pousse sans cesse à forger des images nouvelles, mais elle se soustrait à toute norme de représentation. L'art européen du portrait des Temps modernes n'a, pour l'essentiel, réussi qu'à engendrer des masques. Et même quand le cinéma projette le visage à l'écran dans une intimité sans pareille, il ne peut remplir la tâche qu'il s'est assignée de porter enfin l'être humain à l'image dans sa réalité.
Tout travail sur le visage est un travail sur l'image, et par conséquent sur le masque. Telle est la tension dont ce livre explore le secret. Dans les masques de théâtre, les mimiques des acteurs, dans la peinture de portrait, la photographie, dans les films, dans l'art contemporain, Hans Belting exhume les diverses recherches qui ont visé, en vain, à se rendre maître du visage.
Le professeur Toynbee a une connaissance incomparable de l'histoire, ce qui lui permet d'en faire une analyse philosophique.
Dans la première partie de La Religion vue par un historien, l'auteur explique le point de vue de l'historien et ses difficultés à transcender les circonstances de temps et de lieu, les habitudes d'esprit, les modes de pensée et de vision de chaque époque. Un appendice intéressant nous présente quelques cas de martyrs chrétiens, et un chapitre très important est consacré à l'adoration des institutions religieuses.
Dans la deuxième partie, Toynbee traite plus particulièrement de la religion dans le monde occidentalisé et de la grande révolution spirituelle du XVIIe siècle. Plus tard, l'humanité fera une idole du technicien invisible.
Toynbee termine son livre sur un cri de foi et d'amour : «Nous pouvons croire en notre propre religion sans être obligés de penser qu'elle est la seule dépositaire de la vérité. Nous pouvons l'aimer sans être obligés de croire qu'elle est le seul moyen de salut.»