La place décisive qu'occupent aujourd'hui les connaissances scientifiques dans la vie sociale rend indispensable une réflexion philosophique sur la manière dont ces connaissances sont construites et sur les critères en vertu desquels elles peuvent prétendre constituer une représentation objective du réel. Qu'est-ce que la science ? En quoi les hypothèses et théories dont elle est composée se distinguent-elles de discours idéologiques ou de simples interprétations subjectives ? Que peuvent-elles nous apprendre à propos des phénomènes naturels ou des comportements humains ? Quelles sont les méthodes employées par les différentes disciplines scientifiques et comment celles-ci évoluent-elles ? De telles questions relèvent de l'épistémologie, c'est-à-dire d'une recherche philosophique portant sur les normes que doivent respecter les jugements scientifiques, ces normes étant considérées dans leurs rapports à différentes explications du fonctionnement de la connaissance humaine. Cet ouvrage d'introduction à l'épistémologie a pour objectif de fournir au lecteur un aperçu de ce domaine de réflexion qui s'est considérablement développé depuis le début du XXe siècle tout en rappelant l'enjeu que représente l'association de l'apprentissage des sciences à une véritable formation de l'esprit critique.
Considérée dans son histoire, la métaphysique désigne tant un corpus de thèmes et de thèses qu'une certaine compréhension de la tâche propre de la pensée. Dès lors, on ne saurait être attentif à ce qui se passe en métaphysique qu'en assumant une double ambition : connaître et lire les textes de la tradition, méditer ce qui les anime et les motive comme leur centre dérobé.
Une double ambition anime cet ouvrage. Nous avons voulu tout d'abord venir au secours de celui que désespère le foisonnement de thèmes, de concepts et d'ouvrages, auquel renvoie pêle-mêle la phénoménologie, et lui proposer comme un guide qui lui permettrait de s'y retrouver. Aussi la présentation des figures majeures de la phénoménologie proposée ici s'efforce-t-elle de privilégier la clarté et la simplicité. En outre, nous avons voulu à notre manière tenter de cerner le projet que poursuit la phénoménologie depuis plus d'un siècle à présent, et de circonscrire cette doctrine paradoxale qui, comme on a pu l'écrire, a tout dit et n'arrive toujours pas à se définir.
L'exigence de justice habite le coeur de l'homme depuis des temps immémoriaux et le désir de construire une société juste définit le projet politique au moins depuis les Grecs ; pourtant la réalisation de cet idéal de justice se heurte à une difficulté principielle : aucun accord théorique ne semble vouloir se dessiner durablement sur les principes constitutifs d'un tel idéal.
Le livre se propose donc de passer en revue les principales théories de la justice, de l'Antiquité à nos jours, afin d'en montrer les apports respectifs à la construction de l'idée de justice, dont la valeur de norme est essentielle à toutes les sociétés humaines. Tant comme règle morale (distinction du juste et de l'injuste) que comme institution, la justice règle les échanges ainsi que les rapports entre les hommes en société ; à ce titre, elle constitue l'un des principes fondamentaux d'organisation de la vie sociale.
Pour Immanuel Kant (1724-1804), la philosophie s'occupe de trois questions fondamentales, qui correspondent aux trois intérêts principaux de la raison humaine : " Que puis-je savoir ? " ; " Que dois-je faire ? " ; " Que m'est-il permis d'espérer ? " En montrant que notre connaissance est limitée à une expérience de type sensible, Kant semble ruiner la métaphysique comme science du suprasensible, tournée vers les objets qui ne tombent pas sous les sens (Dieu, l'âme, la liberté, la question des limites du monde, par exemple).
Or, rien ne serait plus injuste que de voir en Kant le fossoyeur de la métaphysique. Si cette discipline n'est pas possible sur le plan théorique, montre-t-il, elle est en revanche possible (et même nécessaire) sur le plan plan " pratique ". Cela veut dire que l'usage de certains énoncés métaphysiques nous permet seul de mener à bien certaines opérations dirigées vers des buts rationnels. En critiquant et en réformant la métaphysique, Kant en consacre le renouveau. Il inaugure une métaphysique d'un style bien particulier, que nous nommons la métaphysique du " comme si. " C'est à élucider le statut et la fonction de cette métaphysique nouvelle que ce livre est consacré.
L'esthétique naît au XVIe siècle, au confluent de théories jusqu'alors distinctes : la théorie du sensible (aisthêsis), celle du beau et du goût, celle de l'art.
Ainsi apparue sous l'égide de la subjectivité des modernes, et entrant en connexion avec d'autres disciplines - philosophie de l'art, histoire et science de l'art -, elle assiste bientôt à la dissociation de la poésie et des arts plastiques - ces derniers seuls devenant son domaine propre ; elle est également contrainte, avec Hegel, à l'exclusion du " beau naturel " au profit du seul " beau artistique ". Elle promeut dès lors un concept d'art comme " expression ", puis comme " style ".
Le XXe siècle voit se produire une crise fondamentale de la notion de subjectivité ; le champ qu'occupait l'esthétique est désormais le lieu, non plus de l'expression de la subjectivité, mais de l'exploration de l'apparaître. L'esthétique reste- t-elle alors encore la tâche de notre temps ?
La métaphysique est pour Aristote la science de l'être en tant qu'être, pour Proclus la science des premiers principes, pour Hegel comme pour Bergson la seule démarche de la pensée capable d'embrasser la totalité, et elle a quelque chose d'une discipline inclassable selon l'origine même du terme, l'éditeur d'Aristote Andronicos de Rhodes l'ayant employé pour désigner des volumes du Stagirite écrits " après les textes sur la nature " et qu'il ne pouvait classer ni dans le cadre de la logique, ni dans celui de la physique ou de l'éthique. Que l'on traduise dans meta ta physica " meta " par " après ", ou, peut-être au prix d'entorses au grec classique, " au-delà " ou " au-dessus ", la métaphysique regroupe de nombreux problèmes.
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Quelle est la différence entre l'être et l'essence ? Qu'est-ce que l'être ? Quelle est la différence entre réalité et apparence ? Entre essence et existence ? L'âme est-elle immortelle ? Dieu existe-t-il ?
Le présent volume offre, surtout du point de vue de l'histoire de la philosophie, une synthèse de ce qui se pense et s'enseigne sous le nom de métaphysique, synthèse historique et problématique destinée à l'étudiant comme à la curiosité de " l'honnête homme ".
Penser le monde par concepts, tel est le plan général de la métaphysique. « Le monde », parce qu'il forme un obstacle, un « scandale » pour parler grec, auquel nul homme de réflexion ne peut se soustraire, surtout s'il affectionne le détour et cherche à contourner l'obstacle au lieu de le dissoudre. « Penser », parce que l'homme ne sait rien faire d'autre que creuser des galeries, construire des labyrinthes et arpenter les chemins que dessine son intelligence, ce que l'on nomme la pensée. « Par concepts », parce que la logique abstraite, que le métaphysicien invente pour penser le monde, prend le risque de poser les problèmes restés sans réponse. Ses concepts détournent donc l'homme du monde mais ils lui permettent de le penser ; sa langue l'éloigne aussi de la réalité mais pour lui en faire saisir le sens. La métaphysique est le temps qu'il faut à l'homme pour s'interroger et interroger l'être de ce qui est.
" L'homme descend du singe ".
Contrairement à une idée reçue, cette formule ambiguë traduit fort mal le message du darwinisme. Pour Darwin, l'évolution n'est pas un développement orienté vers la formation d'espèces toujours plus complexes et perfectionnées. C'est une histoire sans direction prédéterminée des populations d'êtres vivants, irréductible à toute échelle des êtres, et qui doit beaucoup au hasard. En quoi cette thèse est-elle beaucoup plus déstabilisante et complexe que la simple évocation de la parenté de l'homme avec les animaux ? Que signifie la " sélection naturelle " ? Quels aspects du néo-darwinisme font actuellement débat dans les sciences de la vie, mais aussi dans les sciences humaines et la philosophie ? Quels arguments l'évolutionnisme oppose-t-il au créationnisme ? Le présent ouvrage se propose de répondre à ces questions en s'appuyant sur le texte de Darwin, d'une part, et sur les recherches récentes menées en biologie de l'évolution, d'autre part.
Levinas appelle visage la manière dont se présente autrui. Le visage déborde et détruit à tout moment l'image plastique sous laquelle il se donne. Autrui est « l'absolument Autre » : il impose un sens antérieur à toute donation de sens. Par sa compréhension de la relation à autrui comme visage, comme relation à « l'absolument Autre », Levinas prolonge, radicalise et transforme profondément la phénoménologie fondée par Husserl, et conduit à une mise en question radicale de l'ontologie heideggérienne, qui subordonne le rapport avec Autrui à la relation avec l'être en général.
Les recherches ici présentées visent à faire ressortir la pensée levinassienne de l'altérité par le biais d'une mise en dialogue avec Husserl, Heidegger, Sartre et Hannah Arendt.
Toute modélisation ou mesure consiste à choisir d'abandonner telles informations pour mieux analyser telle autre et ainsi mieux appréhender le réel.
Cet ouvrage explique comment le faire avec pertinence, dressant les parallèles et les différences entre physique et économie, et puisant ses exemples dans des domaines très variés : art, sciences sociales, sciences " dures ", finance... L'étude de la nature, des qualités et des limites des modèles et des mesures en science conduit alors à s'interroger sur la scientificité de l'économie. Sont ainsi successivement analysés la pertinence de l'hypothèse de rationalité et ses conséquences, le recours au formalisme mathématique, la dimension politique ou technique de l'analyse économique, la possibilité de mener des expérimentations, etc.
Complément essentiel à tout manuel d'économie, ce livre s'adresse aux étudiants en économie désireux d'avoir un recul épistémologique sur cette discipline, ainsi qu'à tout étudiant en sciences ou sciences sociales confronté quotidiennement aux modèles et aux mesures.
Cette introduction à l'épistémologie s'adresse aux étudiants, mais elle concerne aussi bien quiconque ressent un intérêt particulier pour s'ouvrir aux problèmes épistémologiques.
Très vite, il apparaît au lecteur que le problème central est celui du passage à la théorie, aux lois, aux propositions vraies scientifiquement. l'assurance des positivistes a été minée par les convictions négatives suscitées par popper. dans les débats animés depuis le cercle de vienne, qu'en est-il des certitudes scientifiques ? ou ne devrait-on pas se demander plutôt: qu'en est-il des certitudes épistémologiques ? les questions demeurent pendantes.
Encore demandent-elles à être correctement posées. d'oú ce court traité sur l'état et les positions de l'épistémologie.
Dieu contre Darwin ! Cette opposition, volontairement simplificatrice et provocatrice, n'a en fait guère de sens. Création et Évolution ne se situent pas sur un même plan de connaissance. D'un côté, Les sciences universelles cherchent à décrire, dans un langage rigoureux, la mécanique des origines et de l'évolution de l'Univers, de la vie et de l'homme. De l'autre, philosophies et religions offrent des buts et un autre type de recherche, celui du sens de la vie de chacun. Nous montrons que les Écritures ne sont pas des livres de science, mais exclusivement religieux. La raison peut être L'alliée des deux camps. L'ouverture d'esprit aussi... Encore un livre sur le créationnisme ? Pour la première fois, ce livre propose une analyse comparative détaillée de ce que disent les trois religions du Livre (judaïsme, christianisme, islam) au sujet de la question des origines, mises en regard des traditions historiques et des connaissances scientifiques les plus actuelles. Les croyants peuvent considérer que la science décrit La mécanique choisie par le Créateur pour réaliser Sa Création ! Il ne peut donc être question de la rejeter... Grâce à un chapitre de questions-réponses, il constitue aussi un guide pour comprendre rapidement et précisément la valeur des arguments en présence. Il donne aux enseignants des réponses aux questions posées par leurs élèves. Ce livre très complet, qui prône le dialogue, permettra au lecteur de se faire une idée des enjeux scientifiques, religieux, politiques, philosophiques et historiques et de choisir sa voie, vers les lumières ou l'obscurantisme.
Pour Darwin, la science adulte est nécessairement athée dès lors et tant qu'elle est la science. Qu'il ait soigneusement évité de proclamer un athéisme personnel ne doit pas dissimuler l'athéité nécessaire du rationalisme moniste qui gouverne son appréhension du monde vivant et la totalité de son oeuvre. Dans ses Carnets, il revendiquait en effet déjà le matérialisme comme voie unique d'exploration causale des processus immanents, c'est-à-dire comme condition fondamentale de toute intelligibilité dans les sciences de la nature, s'étendant naturellement à l'explication de la complexité humaine. Alors que le christianisme s'arrogeait le privilège exclusif de dire la vérité " sur l'Homme et sur son histoire ", c'est la théorie darwinienne qui, à partir de 1871 et à travers un renversement qu'aucune Église ne pourra complètement admettre, s'est donné le droit d'analyser la religion elle-même comme un fait évolutif et un objet parmi d'autres pour une anthropologie désormais installée sur ses bases naturelles.
Cet ouvrage propose plusieurs histoires de voyages mathématiques autour de la méditerranée à travers les siècles. Histoires des mathématiques grecques, arabes et occitanes écrites par 17 auteurs spécialistes de l'histoire des sciences.