Que faire de notre cerveau ? n'est pas une question réservée aux philosophes, aux scientifiques ou aux politiques, c'est une question pour tout le monde. Elle doit nous permettre de comprendre pourquoi, alors que le cerveau est plastique, libre, nous sommes encore et partout « dans les fers ». Pourquoi, alors que l'activité du système nerveux central telle qu'elle apparaît aujourd'hui à la lumière des découvertes scientifiques propose sans conteste à la réflexion unetoute nouvelle idée de la transformation, nous avons malgré tout le sentiment que rien ne se transforme.
Pour cette nouvelle édition, l'auteur a écrit une préface qui tient compte notamment des discussions que le texte a provoqué avec les scientifiques et a actualisé son propos en tenant compte des dernières avancées techniques.
L'oeuvre d'Henri Atlan est à l'image de son parcours, aussi impressionnante en complexité qu'en cohérence.
Médecin biologiste spécialiste d'imagerie médicale, théoricien de l'auto-organisation, chercheur en biologie cellulaire et en immunité engagé dans la lutte contre le sida, lecteur curieux et commentateur des grands philosophes et du Talmud, attentif aux mythes et à la Kabbale, membre du Comité consultatif national d'éthique pendant dix-sept ans, connu pour ses positions sur le clonage, l'utérus artificiel ou le principe de précaution, Henri Atlan ne cesse d'étonner, de faire dialoguer sans les confondre des disciplines qui d'habitude s'ignorent.
Dans cet entretien mené par Pascal Goblot, il aborde ses diverses recherches, ses multiples lectures, les interrogations éthiques qu'il a contribué à faire reconnaître, quelques moments de sa vie aussi et sa révolte, toujours actuelle, contre la désinformation et la propagande. Au fil de ces échanges, se dessine le portrait d'un penseur inclassable, doté d'un formidable appétit pour le savoir et la transmission.
Quatrième de couverture La moralité caractérise-t-elle seulement les êtres humains ? Après tout, les animaux aussi ont des règles sociales d'entraide et de partage, des modes de régulation des conflits, un sens de la justice et de l'équité... Faisant le point des données naturelles, en particulier des observations recueillies chez certaines espèces proches de nous, comme les singes, mais aussi chez les mammifères marins ou les chiens, Frans de Waal apporte une contribution particulièrement originale et féconde au débat sur les sources, les fondements et la nature de la morale. Et si les animaux avaient aussi une morale ? Et si la moralité était un produit de l'évolution biologique ?
Une belle " dispute ", un vrai débat d'idées : voilà l'objet de la rencontre entre le scientifique Marc Lachièze-Rey et le théologien Jacques Arnould. De l'infiniment petit de la physique quantique aux confins inaccessibles de l'univers, du mystère des origines à celui de la foi, de la complexité de l'esprit à celle des sociétés technologiques... ils débatent avec une passion qui va de pair avec une grande ouverture d'esprit. Et il arrive parfois que ce dialogue débouche sur des convergences de vues pour le moins inattendues...
On les connaissait tous deux pour leur engagement en faveur d'une science à visage humain et pour leur exceptionnelle capacité à rendre accessibles les découvertes les plus récentes en biologie.
Mais on ne les savait pas si différents sur beaucoup de points, dont ce dialogue leur donne l'occasion de débattre. L'un confesse : " J'éprouve le besoin qu'il y ait quelque chose de plus que l'Univers ", l'autre dit : " Je suis d'un agnosticisme d'airain " ; l'un pense qu'il n'y a pas de discontinuité dans le passage de la matière inanimée à la première cellule vivante, puis à la conscience, l'autre estime qu'il y a des sauts dans l'évolution ; l'un ne voit pas d'objection au clonage reproductif, l'autre y est opposé.
Ce qui les réunit ? Une même conviction que le programme génétique, pour capital qu'il soit, n'écrit le destin ni des individus ni des sociétés, que l'avenir est ouvert et que l'aventure humaine dépend de chacun de nous. Rarement dialogue aura été aussi vivant, aussi inattendu : on y entre avec gourmandise, on le suit avec passion et on l'achève avec le sentiment d'avoir été admis dans l'intimité de deux grands savants humanistes.
" supposons que nous parvenions un jour à expliquer mécaniquement l'ensemble de nos comportements et de nos choix que nous sentons libres.
Est-ce pour autant la fin de la morale, de la responsabilité, de toute vie sociale ? je prétends que non. il est possible de bâtir une existence et une philosophie qui ne soit pas moins heureuse ni morale. " henri atlan nous propose ici un pari risqué : plutôt que de s'accrocher à un libre arbitre de plus en plus illusoire, risquons de penser notre liberté autrement. plutôt que d'ignorer la science, voire de l'accuser, construisons une éthique à partir des déterminismes qu'elle nous révèle.