Etre rationnel, ce n'est pas se couper de ses émotions.
Le cerveau qui pense, qui calcule, qui décide n'est pas autre chose que celui qui rit, qui pleure, qui aime, qui éprouve du plaisir et du déplaisir. Le coeur a ses raisons que la raison... est loin d'ignorer. Contre le dualisme du corps et de l'âme, mais aussi contre ceux qui voudraient réduire le fonctionnement de l'esprit humain à de froids calculs dignes d'une machine, voilà ce que révèlent les acquis récents de la neurologie.
Un ouvrage déjà classique, par l'un des plus grands spécialistes et théoriciens mondiaux du cerveau.
Qu'est-ce qui fait de nous des hommes ? Le privilège d'être dotés d'une conscience ? Antonio R. Damasio propose une nouvelle théorie permettant d'expliquer en termes biologiques le sentiment même de soi. Non, la conscience de soi ne tombe pas du ciel. Oui, elle peut s'expliquer, presque se montrer, et nous pouvons la connaître. Nous savons enfin ce que nous sommes et pourquoi.
« La thèse de ce livre est que la société ne peut être comprise que par une étude des messages et des dispositifs de communication qu'elle contient. » Dans cet ouvrage classique et visionnaire, il s'agit, à travers une comparaison entre sociétés humaines et réseaux artificiels, de souligner la valeur de l'être humain et la richesse de son langage, toujours précaires face aux intérêts et pouvoirs technocratiques qui cherchent à les instrumentaliser, les contrôler, et finalement les dénaturer.
Au-delà des enjeux stratégiques de la communication dans la vie sociale, Wiener propose de réinventer un humanisme bousculé par la capacité des machines à remplir des fonctions qui étaient jusqu'alors considérées comme réservées aux humains.
" Mon âme est un orchestre caché, écrivait le poète Fernando Pessoa.
Je ne me connais que comme symphonie. " D'où vient donc cette musique si particulière qui se joue en nous et nous accompagne à chaque moment ? D'où vient que nous soyons des êtres conscients, éprouvant toujours, dès que nous ouvrons les yeux et quoi que nous fassions, le sentiment inébranlable d'être toujours les mêmes ? Et quels sont, au tréfonds de nos cellules, les mécanismes qui permettent l'émergence de ce qu'il y a de plus humain en nous, nos sentiments, nos pensées, nos créations ? Antonio Damasio, l'un des spécialistes des neurosciences les plus importants et les plus originaux, lève ici le voile sur la fabrique de la conscience.
Au sein du cerveau, bien sûr, et qui plus est dans ses parties les plus profondes, si intimement liées au corps et à la régulation de la vie biologique. Non, la conscience et le soi ne sont pas une " chose ", une " substance ", une " entité " en nous, comme on l'a longtemps postulé. Bien au contraire, ils forment un ensemble dynamique de processus nés petit à petit au fil de l'évolution biologique. Pour autant, les " naturaliser " ainsi, est-ce rabaisser l'homme ? Sûrement pas, pour Antonio Damasio, tant on peut s'émerveiller de la mécanique rendant possible la symphonie dont, à chaque instant de notre vie, nous sommes le chef d'orchestre.
Une approche très originale, qui renouvelle en profondeur la science de la conscience.
Qu'est-ce qui est scientifique et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Pourquoi toute théorie scientifique doit-elle être réfutable ? Comment le savoir scientifique progresse-t-il ? Selon Jacques Monod, «La Logique de la découverte scientifique, »le plus célèbre ouvrage du philosophe des sciences Karl Popper, est l'une de ces rarissimes oeuvres philosophiques qui contribue autant à la formation de l'homme de science, qu'à l'approfondissement, sinon même à l'efficacité de sa réflexion.
Traduit de l'anglais par Nicole Thyssen-Rutten et Philippe Devaux.
Le principe de Publicité est le principe de contrôle que le public bourgeois a opposé au pouvoir pour mettre un terme à la pratique du secret propre à l'Etat absolu. Créateur d'une véritable sphère publique, ce principe circonscrit, à partir du XVIlIe siècle, un nouvel espace politique où tente de s'effectuer une médiation entre la société et l'État, sous la forme d'une «opinion publique» qui vise à transformer la nature de la domination. A l'aide d'un ensemble institutionnel déterminé, qui permet le développement de discussions publiques ayant pour objet des questions d'intérêt général, il s'agit de soumettre l'autorité politique au tribunal d'une critique rationnelle. Le modèle libéral de la sphère publique, outre qu'il repose sur la répression de l'opinion publique plébéienne, se révèle inadéquat pour rendre compte de l'espace politique des démocraties de masse, régies par un Etat social. Au terme d'un processus complexe d'interpénétration des domaines privé et public, on assiste à une manipulation de la Publicité par des groupes d'intérêts et à une reféodalisation de la sphère publique. Au sein de l'État social, la sphère publique politique est caractérisée par un singulier désamorçage de ses fonctions critiques. La Publicité d'aujourd'hui se contente d'accumuler les comportements réponses dictés par un assentiment passif. Au départ, principe de la critique, la Publicité a été subvertie en principe d'intégration. A l'ère de la Publicité manipulée, ce n'est plus l'opinion publique qui est motrice, mais un consensus fabriqué prêt à l'acclamation. En 1990, J. Habermas propose une triple révision : remise en question du concept de totalité, appréciation modifiée de la capacité critique du public, nouvelle interrogation quant à la possibilité d'un espace public. Une conception discursive de la démocratie le conduit à envisager un dédoublement de l'espace public tel que le pouvoir communicationnel puisse influencer le pouvoir administratif et s'opposer à la manipulation par les médias.
Parue en 1929, l'oeuvre philosophique majeure de Whitehead (1861-1947), Process and Reality, compte parmi les entreprises spéculatives les plus originales du XX? siècle. Elle est contemporaine de la nomination de son auteur à Harvard. La liste de ses publications est impressionnante, surtout en philosophie des sciences.Procès et réalité associe une réflexion épistémologique informée et subtile à une imagination métaphysique audacieuse, en dialogue avec Platon, Descartes, Hume et Kant. L'ouvrage offre une vision totale, organique et cosmologique de la réalité, ressaisie dans son devenir ou «procès», depuis le plus négligeable grain d'énergie jusqu'à Dieu.Abordés dans des ouvrages antérieurs, notamment dans La science et le monde moderne (1925), les problèmes métaphysiques relatifs à la détermination de la «réalité» en général - à partir de l'expérience immédiate ou des théories scientifiques - y sont traités systématiquement, dans le cadre d'un vaste «schème» de notions fondamentales. Par la suite, des textes comme La fonction de la raison ou Aventures d'idées trouveront dans Procès et réalité leur centre de gravité théorique.Cette oeuvre a déjà exercé une profonde influence aux États-Unis, où la «Process Philosophy» féconde la recherche en épistémologie, en théologie, en écologie et en esthétique.
Konrad Lorenz, l'un des grands savants du XXe siècle, s'est rendu célèbre par ses travaux sur le comportement animal ; il est le fondateur de l'éthologie, ou science du comportement. L'Envers du miroir, livre ambitieux, constitue une tentative originale : donner une vue d'ensemble des mécanismes cognitifs de l'homme. La position de Lorenz est simple : «Pour le naturaliste, l'homme est un être vivant qui tient ses propriétés et ses aptitudes, y compris ses plus hautes facultés de connaissance, de l'évolution, c'est-à-dire de ce processus qui s'étend sur l'infinité des siècles et au cours duquel tous les organismes se sont trouvés confrontés aux données de la réalité et s'y sont adaptés. Ce processus phylogénétique est un processus de connaissance ; en effet, toute "adaptation à" une certaine donnée de la réalité extérieure révèle qu'une certaine quantité d'"information sur" cette réalité a été assimilée par le système organique.» Il s'agit donc de comprendre l'activité de connaissance en tant que phénomène vivant, biologique. Lorenz éclaire sa démarche de nombreux exemples empruntés au monde animal et souligne les comparaisons et les différences avec l'ordre humain.
Richard Dawkins professeur à l'université d'Oxford, spécialiste mondialement connu de l'évolution est l'auteur en « Pluriel », de Qu'est-ce que l'évolution ?
Et de Il était une fois nos ancêtres.Dans ce nouvel ouvrage consacré à l'évolution, Richard Dawkins ne se contente pas de croiser le fer une fois de plus avec les créationnistes en livrant les preuves scientifiques de la théorie de l'évolution. Il nous emmène dans la formidable épopée du vivant, s'émer- veillant de la variété de ses formes, de l'ingéniosité de ses inventions et de la beauté de ses accomplissements.
Appuyé sur les découvertes des fossiles et leur interprétation, il nous raconte l'histoire des chiens, des vaches et des choux, du raccourcissement récent des défenses des éléphants, des coucous qui éjectent les petits d'autres espèces du nid ou de la mante religieuse qui dévore le mâle lors de l'accouplement...
On suit ses démonstrations grâce à son fabuleux talent de conteur, qui nous explique les mécanismes de l'évolution par le spectacle des merveilles de la nature.
L'homme a toujours tenté de parer de diverses manières aux vicissitudes imprévisibles de l'existence.
Mais les Modernes n'ont pas souhaité se contenter des vieilles recettes des shamans et des magiciens. Le calcul scientifique a chassé la superstition et l'irrationalité, et on ne parle plus du destin, mais du hasard. Les mathématiques ont été chargées de faire venir à nous sécurité, fortune et bonheur par le biais de modèles censés être d'un grand secours à la fois pour les jeux de hasard et les prédictions plus lourdes d'enjeux.
Leur utilisation ne va pas toujours sans déconvenues. Hans Magnus Enzensberger, à sa manière rigoureuse et ludique, nous offre une brève histoire de ces théories qui se mettent au service de domaines aussi divers que la prévision météorologique, l'assurance ou la spéculation boursière. En ces matières, comme pour les voyages aventureux, ou les chances de trouver un partenaire, notre bonne fortune reste chose précaire.
Et là où le symbole " infini " entre en fin de compte en jeu se réveillent les sautes d'humeur métaphysiques des mathématiques.
Observer et témoigner tant qu'il en est encore temps : telle est la démarche de Diane Ackerman pour percer un des mystères de la nature : la disparition d'espèces rares, et la disparition de leur habitat. L'auteur relate les expéditions parfois difficiles qui l'ont conduite aux quatre coins du monde, sur les traces d'espèces en danger : petits singes-lions de la forêt tropicale humide du Brésil ; phoques-moines d'Hawaii, réfugiés dans un archipel du Pacifique ; ultimes survivants des albatros à queue courte, qui résistent à l'extinction dans une île japonaise presque inaccessible... Elle nous invite à une plongée dans le monde fascinant des insectes. Le propos de Diane Ackerman s'enrichit des commentaires amusants et passionnés de ceux qui consacrent leur vie à la connaissance et à la préservation des espèces.
Dans cet ouvrage, science et musique dialoguent selon trois grandes lignes. La première est représentée par la recherche des « causes physiologiques de l'harmonie musicale », conformément au titre de la conférence que donne Helmholtz en 1857 (exposé des idées qu'il reprendra dans sa Théorie physiologique de la musique), et par la « présentation populaire pour les musiciens » qu'en propose Ernst Mach, dès 1866. Avec Helmholtz, le son acquiert une place centrale pour la musique et la dissonance devient dès lors la clé de toute théorie musicale. Mais qu'en est-il aujourd'hui de la théorie physiologique de Helmholtz? Son examen par Patrice Bailhache, forme la seconde ligne de force du présent livre. Et la troisième, retenue par Antonia Soulez, est celle tracée par Carl Dalhaus, qui en 1970, voit dans la démarche de Helmholtz une mise en question inaugurale de la « naturalité » d'un système de sons. C'est la musique qui, alors, questionne la science : quelle pertinence ces considérations sur la dissonance conservent-elles face au règne du timbre et de la dissonance depuis la musique atonale et le dodécaphonisme?
Patrice Bailhache, docteur ès lettres, est professeur à l'Université de Nantes.
Antonia Soulez est professeur à l'Université Paris VIII, responsable du séminaire philosophie et langage.
Spécialiste de la philosophie du langage, Céline Vautrin est chargée d'édition au collège de France.
ÿþ " Comment un jeune bourgeois victorien, plutôt paresseux et porté sur la chasse, en est-il venu à révolutionner la biologie avec sa théorie de l'évolution des espèces ? Cette brève autobiographie, écrite à l'intention de ses enfants sur le ton de la confidence, est le texte le plus intime et le plus révélateur qu'ait laissé Charles Darwin. S'y mêlent son voyage autour du monde et ses problèmes de santé, son mariage et les débats suscités par sa théorie, les autoportraits du gamin espiègle et du vieux sage respecté, ainsi que le drame d'une foi religieuse désorientée par le hasard des lois naturelles.Cette édition, première traduction française exhaustive du travail de Nora Barlow, petite fille de Charles Darwin, complète l'autobiographie de nombreux documents essentiels, et fait la part des ajouts et suppression qui ont affecté ce texte justement célèbre.
" Charles Darwin (1809-1882)Célèbre naturaliste anglais dont les travaux sur la théorie de l'évolution des espèces ont révolutionné la biologie. Il est l'auteur notamment de L'Origine des espèces.
Stanley Jaki est un des plus grands philosophes des sciences contemporain par l'ampleur de son oeuvre. Docteur es sciences physiques avec une thèse sous la direction du Prix Nobel Victor Hess, découvreur des rayons cosmiques, il est aussi titulaire d'un doctorat en théologie. Mondialement connu pour les quelques quarante livres qu'il a écrit sur la science et la philosophie sans parler des innombrables conférences qu'il a données dans le monde entier, le Père Jaki fut Membre de l'Académie Pontificale des Sciences, chargé de cours à Rome, et écrivit ce livre comme un testament intellectuel où il fait le point sur la différence « canonique » qui existe entre les sciences dites « exactes » et les sciences humaines. Comment comprendre les erreurs de jugement qui expliquent des polémiques qui ont pu avoir lieu en particulier entre les Sciences et la Religion ? Par exemple, dans les grandes querelles contemporaines, peut-on qualifier le darwinisme de théorie scientifique au sens strict ? N'est-on pas dans une de ces autres formes de « sciences » qui sont seulement des « discours raisonnés » et où l'utilisation de quantités est largement inadéquate ? Stanley Jaki montre combien les sciences exactes, avec la physique comme leader et avec l'astronomie, la chimie, et la biologie moléculaire dans leur sillage, forment un seul domaine de l'intelligence humaine. D'un autre côté, les différentes formes des sciences humaines - dont la Religion est une des instances primordiales - sont constituées en un domaine ayant ses propres lois. Stanley Jaki mène une enquête magistrale au travers des siècles, grâce à son immense culture, sur les dérives d'une dissolution de la Science dans la Religion ou de la Religion dans la Science alors qu'elles résident sur les deux parois d'un rift qu'il est impossible de franchir, et ceci conceptuellement, précisément à cause du rôle respectif du numérique dans chacune d'entre elles. Ce qui est information typiquement religieuse (ou véritablement humaniste) ne peut s'écouler vers le coté opposé pas plus qu'une information strictement scientifique ne peut s'écouler dans la direction inverse. L'information qui est pertinente de chaque côté constitue deux cultures distinctes, bien qu'aucune culture ne peut avoir de sens si elle n'incorpore pas le meilleur de chacun des côtés de ce rift. Si elles restent séparées, elles ne peuvent bénéficier à l'homme. Mais les dérives philosophiques dont le kantisme est un archétype n'ont fait qu'alimenter un subjectivisme qui tue tout regard objectif sur la science et obère tout discours philosophique qu'il soit métaphysique ou simplement épistémologique. C'est dans cette synthèse fondamentale et combien éclairante que nous convie Stanley Jaki. Ce livre est le dernier qu'il écrivit avant sa mort et reste comme un testament de cette vie toute entière consacrée à la recherche de la vérité.
"On ne saurait mesurer exactement la portée de l'oeuvre de kant, car bien des philosophies encore à naître seront ou bien influencées par le criticisme, ou bien obligées de le critiquer.
L'on peut seulement donner une image de l'importance de la pensée kantienne en la comparant à la révolution copernicienne. Kant a transformé le sens de la lecture philosophique du monde en instituant une démarche et une méthode nouvelle dans la théorie de la connaissance et dans l'ensemble des questions philosophiques. En recherchant les conditions a priori qui déterminent nos jugements, aussi bien théoriques, pratiques, qu'esthétiques, Kant a ouvert de nouvelles voies à la raison humaine par et dans la fondation de l'idéalisme transcendantal." (A. Philonenko, L'Oeuvre de Kant, t. I, p. 9).
L'époque paraît bien lointaine où un célèbre rapport demandé au lendemain de la guerre par le président Roosevelt à de grandes personnalités du monde scientifique promettait «une vie mieux remplie et plus productive» si la société favorisait le développement de la recherche et l'épanouissement de la science.Cette fin de siècle connaît, au contraire, une réduction drastique des dépenses de recherche de la part de tous les grands laboratoires industriels, une baisse de prestige et d'autorité de la pensée scientifique dans le grand public, une atmosphère générale de révolte rampante et d'indifférence officielle. Des scientifiques eux-mêmes se mettent à douter des vertus de la raison en dehors du laboratoire et la communauté scientifique dans son ensemble se révèle incapable de réaffirmer collectivement le sens propre de son activité.C'est de cette inconfiance que s'inquiète Gerald Holton, physicien de Harvard et historien de la physique de réputation mondiale. Toujours préoccupé de la place de la science dans la culture, il analyse ici les multiples aspects de ce rejet, il en éclaire les racines historiques et le rapproche de l'influence profonde et durable qu'a eue Albert Einstein sur notre vision du monde et notre civilisation. Que nous apprend, aujourd'hui encore, cette haute figure de savant, jusque dans sa manière d'inventer, de vivre, d'aimer et de croire dans le pouvoir civilisateur de la pensée scientifique?
" Le conflit politique décisif, qui gouverne tout autre conflit, est, dans notre culture, le conflit entre l'animalité et l'humanité de l'homme " ; c'est pourquoi " se demander en quelle manière - chez l'homme - l'homme a été séparé du non-homme et l'animal de l'humain est plus urgent que prendre position sur les grandes questions, sur les prétendus valeurs et droits humains ".
Une urgence qui est toujours apparue comme telle, du moins depuis que la métaphysique aristotélicienne a défini le principe du vivant, mais qui se manifeste aujourd'hui avec une nouvelle et pressante gravité, en un temps où il est nécessaire de mettre hors jeu la puissante " machine anthropologique " qui, dans la tradition occidentale, a articulé pendant des siècles le corps et l'âme, la vie animale et le logos, le naturel et le surnaturel, les ténèbres et la lumière.
En partant d'une lecture de Heidegger et de Kojève, Giorgio Agamben poursuit la réflexion menée dans les livres précédents autour du concept de vie, et s'interroge sur le seuil critique qui produit l'humain, qui distingue et en même temps rapproche humanité et animalité de l'homme, qui décide " à chaque fois et en chaque individu de l'humain et de l'animal, de la nature et de l'histoire, de la vie et de la mort ".
Le livre de Norbert Wiener, Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine, bouscula durablement le monde des idées, traversant la pensée scientifique et philosophique de la deuxième moitié du XXe siècle, dont il est à ce titre, un des grands penseurs. Voici cet ouvrage enfin traduit en français.
En fondant la cybernétique, Wiener introduit en science la notion de feedback (rétroaction), qui a profondément influencé les domaines de l'ingénierie, de l'informatique, de la biologie, de la psychologie, de la philosophie et de l'organisation de la société.
Ce livre offre une traduction de deux oeuvres philosophiques de Spinoza, indissociables et réunies en un seul livre : « Mettre les Neurones à l'Équerre » (Tractatus de Intellectus Emendatione) suivi de l'Éthique (Ethica). Dans le premier livre Spinoza après avoir écarté les biens qui sont le plus recherchés par les hommes (richesse, reconnaissance sociale, sexe) entreprend de purger l'esprit de toutes les impuretés qui l'empêchent de voir clair, avant d'édifier, dans le deuxième livre, l'éthique humaine qui procure la sérénité de l'esprit et la liberté. Spinoza nous ouvre la voie, saisissons la main qu'il nous tend et laissons nous guider sur le chemin escarpé qu'il trace, chaque pas franchi avec lui nous élève un peu plus vers le vrai bonheur.
ISBN/EAN/UPC: 9782706709876 Titre de l'ouvrage: La science et la religion. Deux approches complémentaires du réel.
Auteur: John Polkinghorne Préface : Jean Staune Editeur: Salvator Date de publication: 14/03/2013 Reliure: Broché Prix public/catalogue hors taxes: EUR 21,03 TVA: 7% Prix public taxes comprises: EUR 22,50 Nombre de pages: 288 Langue: français Sujet: Spiritualités / Christianisme Description:
Dans ce livre visionnaire, l'auteur, physicien et théologien anglican, explore différentes dimensions de la rencontre de l homme avec la réalité. En suivant un raisonnement logique, Polkinghorne argumente sur le fait que la réalité ne relève pas seulement de la pensée scientifique du monde naturel, mais également d une dimension personnelle de la nature humaine et de son sens. Il offre une vision globale de la réalité, prenant en compte tout un ensemble de prismes allant de la structure causale xpliquée par la physique, en passant par la compréhension d une évolution de la nature humaine ainsi que par la signification unique de Jésus de Nazareth, jusqu à la rencontre de l homme avec Dieu. En prolongeant son dialogue entre la science et la théologie, qui apporte autant de poids à l une qu à l autre, John Polkinghorne étend notre compréhension de la nature de la réalité et notre appréciation de sa complexité. « L approche de Polkinghorne reste cohérente : c est un ami des sciences, mais un ennemi de l approche scientifique réductrice. Faisant preuve de modestie intellectuelle et d ouverture à la foi chrétienne, les réflexions de Polkinghorne parleront autant aux croyants avertis qu aux curieux que les problèmes de foi et de raison intéressent » (Publishers Weekly).
Biographie de l'auteur:
John Polkinghorne, après une carrière de professeur de physique mathématique à Cambridge, est devenu prêtre et théologien anglican. Il a reçu le prix Templeton pour ses contributions à la recherche dans l interface entre la science et la religion. Il a publié plusieurs ouvrages en langue anglaise sur le sujet.
Ce second volume du premier tome de la réédition des Oeuvres de Charles De Koninck contient à la fois son tout premier texte de Philosophie de la nature et des sciences, à savoir sa thèse sur Eddington, et ses dernières publications dans le domaine. Cette heureuse juxtaposition de deux pôles dans le temps, pour ainsi dire, démontre à quel degré sa pensée s'est avérée mûre dès le début et constante par la suite.
Son estime pour l'apport considérable, même sur le plan philosophique, de grands savants du XXe siècle, tels Eddington lui-même, Georges Lemaître dont il fut un élève à Louvain, Einstein, Heisenberg, Schrödinger, Niels Bohr, Louis de Broglie, Henri Poincaré, Paul Dirac, Hermann Weyl et bien d'autres, ne s'est jamais démentie. Elle explique en partie son rejet tout aussi entier d'une certaine scolastique refermée sur elle-même, comme le montre notamment, dès sa thèse, sa critique du manuel de J Gredt, très influent à l'époque.
Elle va de pair avec, en contrepartie, sa critique du réductionnisme sommaire de scientifiques (ou de philosophes) de seconde zone mais médiatisés en grande pompe, qu'illustrent le dernier texte du premier volume, L'Univers creux, et, de manière plus approfondie, le long essai qu'on pourra lire ici même, Abstraction de la matière. C'est ce qu'a fort bien perçu Yves Larochelle, physicien et philosophe lui-même, et maître d'oeuvre de ce second volume comme du premier, tant dans sa solide présentation que dans le travail de traduction et d'annotation qu'il s'est imposé et dont il faut lui être spécialement reconnaissant.
Il n'est pas exagéré de penser que ses notes à la traduction d'Abstraction from Matter, par exemple, donnent une valeur accrue à ce texte pour le lecteur contemporain. Il faut remercier également Xavier Alvarez de l'avoir si habilement secondé dans la traduction, sans oublier la part de Bénédicte Echivard. Il est permis d'espérer que ces textes tombent entre les mains de lectrices et de lecteurs qui sauront tirer profit de toutes les richesses qu'ils recèlent.
Peut-être même certains d'entre ces derniers pourront-ils faire progresser davantage une philosophie de la nature qui se tient aussi près des sciences que celle qu'on voit à l'oeuvre dans ces deux volumes. Ils répondront ainsi à un besoin criant. Les retombées sur des domaines aussi distants en apparence que la métaphysique et l'éthique, en particulier la bioéthique, seront inappréciables. Et ce que Shakespeare appelle "le livre infini de la nature", Nature's infinite book of secrecy (Antony and Cleopatra, 1.2.10), se révélera toujours plus digne d'émerveillement.
Dans la théorie néo-darwinienne classique, le mâle doit conquérir et la femelle peut choisir. La théorie de la " sélection sexuelle " a été appliquée à l'espèce humaine par la psychologie évolutionniste comme justification du viol, de l'infidélité ou de la pornographie. Roughgarden rejette cette théorie à partir des faits. Il existe, par exemple, des espèces dites " à inversion des rôles sexuels ", où c'est la femelle qui est combattive, colorée, et le mâle qui s'occupe des soins aux petits. On compte en outre chez les animaux des comportements homosexuels, des individus transgenres, et des espèces où cohabitent plus de deux " genres ".
Toutes les explications en termes de sélection sexuelle s'inspirent également du paradigme du " gène égoïste " (Dawkins) où dans la nature tout n'est que conflit, égoïsme, profit. Mais Roughgarden propose une alternative qu'elle appelle " sélection sociale ", mettant en avant le travail d'équipe et la coopération entre les partenaires.