À propos

D'origine africaine et de nationalité française, le poète-romancier René Maran est né aux Antilles en 1887 et appartient à la catégorie des écrivains au parcours multiculturel. De sa formation intellectuelle en Occident, il a conservé la mémoire et le respect, mais il est sans cesse ramené à ses racines lointaines, à ses ancêtres. Jusqu'à sa mort en 1960, il passe sa vie à rendre hommage au continent noir, notamment à travers des ouvrages consacrés à ses animaux (Djouna, chien de brousse en 1927, M'bala l'éléphant en 1944) et surtout à sa politique coloniale. En effet, dès 1943, René Maran se lance dans l'écriture d'une série de volumes intitulée les Pionniers de l'empire. C'est dans cette perspective que s'inscrit Asepsie Noire, un texte depuis longtemps introuvable qui manifeste justement cette double appartenance, ce double héritage. Déjà récompensé en 1921 par le jury du Goncourt pour son roman Batouala, René Maran pénètre une fois encore les profondeurs de l'âme humaine.

Conscience ouverte et ouvrante sur le monde, René Maran pose un regard à la fois curieux et tolérant sur des habitudes médicales qui restent encore très proches de la nature. Il démontre ainsi que chaque geste de guérison, d'hygiène ou de soin est indissociable d'une tradition ancestrale. Grâce à de nombreuses illustrations, quelquefois étonnantes, l'auteur transmet donc une vision « ethno-médicale » d'un monde loin de toute civilisation.

Texte de prévention, acte chirurgical, Asepsie Noire critique colonisateurs et colonisés et sauve ces deux clans de l'opprobre grâce à la médecine. L'attente est nécessaire - à l'instar d'une convalescence - du jour où l'animal social qu'est l'être humain recouvre une certaine forme de santé et pour que se réalise enfin le rêve de René Maran : l'Osmose ethnique.

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  • Auteur(s)

    René Maran

  • Éditeur

    Nouvelles Editions Place

  • Distributeur

    Jean-michel Place Editeur

  • Date de parution

    29/05/2007

  • Collection

    Cahier De Gradhiva

  • EAN

    9782858936724

  • Disponibilité

    Épuisé

  • Nombre de pages

    45 Pages

  • Longueur

    23.5 cm

  • Largeur

    17 cm

  • Poids

    301 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

René Maran

René Maran (1887-1960) remporte le 1er Prix Goncourt attribué à un noir en 1921 avec son livre intitulé
" Batouala ". Aîné d'Aimé Césaire (1913-2008), homme de lettres Martiniquais, et de Léopold Sédar Senghor
(1906-2001), poète, écrivain et homme politique sénégalais, René Maran demeure le grand oublié de cette
littérature Antillaise que l'on nomme aujourd'hui " francophone ". Alors que Léopold-Sédar Senghor en a lui-
même fait le " précurseur de la négritude ".

Fidèle corps et âme à la France (il voudra même s'engager dans l'armée lors de la première guerre mondiale), il
n'en demeure pas moins critique du système colonial, système qui empêcha son père d'obtenir la Légion
d'honneur. Sa fonction d'administrateur des colonies le met dans une position délicate : il se doit de servir son
pays qu'il chérit tant, mais ne peut s'empêcher de se sentir solidaire des peuples d'Afrique équatoriale française.
Ce sentiment de double appartenance sera cristallisé dans son roman Un homme pareil aux autres.

Batouala, roman qu'il juge " trop noir et non-européen " pour les Français le fera connaître, et déclenchera un
vent de scandale notamment auprès des responsables de l'administration coloniale qui interdit la diffusion du
livre en Afrique (Maran sera contraint de démissionner de son poste). La préface constitue en effet une véritable
diatribe contre le système colonial puisque Maran s'attaque de manière directe à la façon dont l'administration
coloniale gère ses territoires de l'Afrique Équatoriale Française. La corruption de cette administration coloniale -
que Marguerite Duras dénoncera également en parlant de l'Indochine - s'accompagne de débordements en tout
genre de la part des hauts fonctionnaires. Ces débordements, surtout causés par les abus d'alcool, seront justifiés
par la fameuse " mission civilisatrice " de la France que Maran attaque de plein fouet, racontant dans cette
préface que les villages concernés sont peu à peu pillés et dépeuplés.

René Maran mourra en France le 9 mai 1960, laissant derrière lui une oeuvre inspirée du naturalisme à la Balzac,
mais qui emprunte également des rythmes de l'Afrique qu'il a tant aimée.

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