Face au mal qui se répand dans une Amérique marquée par la Première Guerre mondiale et déchirée par le racisme et la ségrégation hérités de la guerre de Sécession, Maryse Boudreaux combat les monstres qu'elle appelle des « Ku Kluxes », armée d'une épée ensorcelée capable de canaliser la magie des dieux africains ancestraux à travers les chants vibrants de colère et de souffrance des esclaves morts. Secondée par Cordelia Lawrence, alias Chef, vétérane de la Grande Guerre férue d'explosifs, et Sadie, une métisse virtuose de la gâchette venue d'Alabama, Maryse s'emploie avec succès à combattre ces aberrations.
Jusqu'à l'arrivée de leur général, Clyde le Boucher.
Non content de continuer à propager le mal en profitant de la haine des suprémacistes, la créature multiple cachée derrière une façade humaine tente de corrompre Maryse et d'invoquer une monstruosité suprême (qui n'est pas sans rappeler les Grands Anciens de Lovecraft). La jeune femme devra louvoyer entre cauchemars et réalités, afin de trouver l'appui nécessaire pour vaincre ses démons intérieurs tout autant que les Ku Kluxes.
Ce roman court évoque avec douleur les atrocités infligées par l'esclavage, la haine et le racisme.
Dans cette fresque linguistique et culturelle, à la fois immersive et érudite, P. Djèlí Clark donne la parole aux communautés afro-américaines, et notamment gullahgeechee.
Malgré l'horreur - réelle ou fantastique -, les personnages ne cèdent jamais au fatalisme. L'espoir, infusé par la lutte, est le ciment de l'amour que se portent ces femmes.